Poterie

J’ai découvert le travail au tour de potier comme un contrepoids à mon activité professionnelle éminemment intellectuelle ; j’y ai ensuite pris goût et me suis finalement laissé envahir par la passion qui absorbe maintenant tout mon temps. Je me définis comme artisan ; à la manière des potiers d’antan, j’aime que ce que je réalise entre dans le quotidien de chacun.

Mon souhait ? Réintégrer le beau dans la vie quotidienne.

La beauté n’est-elle pas source d’humanité ?

 

Texte alternatif

 

Au travers d’une technique exigeante, je me concentre sur l’art de la table sans négliger pour autant les objets décoratifs ; un style sobre, des  lignes épurées et des couleurs pleines de nuances les caractérisent. Je travaille le grès au tour de potier et me passionne pour la recherche d’émaux – que je crée moi-même – reflétant les couleurs et la richesse des nuances offertes par la nature.

C’est la magie de la rencontre de la matière et de l’artisan.

 

Pour moi, la technique a son importance, non pour elle-même, mais comme moyen au service des formes et des couleurs. Le travail au tour correspond bien à ma recherche de formes sobres mais élégantes.

Le potier est un être patient.

Il s’aligne sur le rythme de la terre et du four

et s’éloigne ainsi de la course incessante actuelle…

 

La terre est une matière noble, comme le bois. Cela me passionne d’associer ces deux matières, avec la complicité de mon mari, tourneur sur bois.

 

 

LES ETAPES

1. le tournage 

Une motte de terre brute posée sur le tour ; je me sers alors de la force centrifuge pour la centrer en la pressant entre mes mains ; ensuite, je la creuse et la monte pour donner la forme voulue à l’objet que je crée.

Pas facile mais tout simplement magique !

2. le tournassage

Je  façonne la pièce avec de la terre molle ; je ne peux donc terminer sa base collée sur le tour.

Quand la terre est à moitié sèche, je retourne alors la pièce et lui donne sa forme définitive avec un outil coupant, le tournassin.

3. le biscuit 

Le biscuit est la première cuisson à laquelle la pièce est soumise. Après un séjour de 10 heures dans le four qui atteint une température de 900 degrés, elle en sort brute mais solide.

4. l’émaillage

L’émail – que je compose moi-même – est réalisé à partir de matières premières comme la silice, le kaolin, la craie, etc. que l’on fait réagir avec des oxydes (de cuivre, de cobalt, de fer, etc.) pour donner la couleur. Il se présente comme une pâte à crêpes que j’applique sur la pièce en le projetant au pistolet de carrossier. Une pièce émaillée avant cuisson ne ressemble donc… à rien !

 5. la cuisson et… la surprise

Pour terminer, la pièce est cuite une deuxième fois à haute température (je cuis mes pièces à 1250 degrés). Cette cuisson prend environ 13 heures et il me faut encore attendre plus de deux jours avant de pouvoir ouvrir le four et de découvrir le résultat final… pour le meilleur et, parfois, pour le pire.

Les objets en grès résistent parfaitement au lave-vaisselle, au four et au micro-ondes.